La Refere
Exposition permanenteUne maquette d’une société-monde pour dénoncer un futur possible ?
Une maquette peut elle changer notre vision du monde ? C’est le pari qu’Alain Fraval semble s’être fait en s’attelant à la construction de la ReFeRe, la maquette d’un monde pollué et appartenant à une société personnelle.
Pari réussi !
Au coeur de la Nièvre, au musée des mondes imaginaires se trouve un univers pleins de symboles. Alain Fraval y a déposé ses « îlots ». Construit de bric, de broc et de « déchets » il y figure un monde où la pollution est un mode de vie.
Ce monde est celui de la ReFeRe, pour Réseaux Ferrés Réunis, dont l’acte fondateur stipule : « La compagnie dénommée ReFeRe exercera l’activité de transporteur ferroviaire. Elle se dotera obligatoirement du nécessaire : voies ferrées et leur environnement, matériel roulant, alimentation en énergie, système de communication, personnel d’encadrement et personnel actif, règlement interne relatif au respect des dispositions stipulées par les notes de service … ». On comprend rapidement que ce monde appartient à la ReFeRe et non plus à la population. La ReFeRe, entreprise totalitaire « mais pas méchante », le domine et à tous les droits.
La ReFeRe, société off-shore, est autonome. Elle a pris soin de créer sa propre académie : l’Asaf, ses propres lieux culturels afin de divertir les gens : les Ouches, ses lieux de stockages où attendent les déchets produit par la ReFeRe : le Dépôt, son usine de production d’énergie : le Nucléaire et enfin l’Oasis : son usine de retraitement des déchets ici appelé les « ça peut servir ».
La ReFeRe, produit, nourrit, forme, pollue, divertit, retraite ses déchets (enfin pas vraiment… mais ça vous vous en seriez douté ! ), à se demander si la fonction de transport n’est pas devenu avec le temps qu’une activité anecdotique… et pourtant les trains roulent.
Ici le matériau prédominant est le « concrete », savant mélange de produits non testés avant utilisation sur les humains et composé de ciment, d’amiante et d’un mélange indéterminé fourni par un pays ami qui a vu là une bonne manière de retraiter ses propres déchets. Ce « concrete » ainsi que le plastoc sont les éléments principaux des 5 îlots composant la ReFeRe.
De l’îlot des Ouches, nom de l’îlot dédié à la culture du sol et de l’esprit où nous vous mettons pourtant au défi de trouver trace d’arbres ou d’herbes.
Au Dépôt… pour ne pas dire dépotoir, classé Seveso où on balance/stocke/dépose les déchets qu’on répertorie puis fait disparaître… Où les « admirateurs » ont la chance de profiter du seul chemin de grande randonnée tracé dans des collines de déchets et qui va jusqu’à une ZAD (zone à dégueulasser).
En passant par l’Oasis, appelé Alcatraz par ceux qui y travaillent, dominé par la collerie, usine de colle à concrete.
Sans oublier les autres îlots et leurs doses de surprises, tout ici donne à réfléchir au monde dans lequel nous vivons. D’analogies en analogies, nous percevons mieux les dérives de notre monde.
Alain Fraval qui se définit lui même comme le Directeur-en-Chef de la ReFeRe : « C’est moi ; je décide de tout, je contrôle tout, je construis tout. Le personnel fait au plus de la figuration sous forme de personnages. » utilise pour la construction de son décor, essentiellement du papier et du carton mais aussi des objets recyclés tels que pailles, stylos, coton-tige, tickets de métro…
La récup et le recyclage pour modéliser un monde qui vit de pollution, belle ironie !
Gageons que son œuvre vous fera réfléchir !
Retrouvez les dernières informations de la ReFeRe sur le site officiel www.refere.xyz !